Candide

Difficulté **

Profondeur ***

Originalité ***

Emotions ***

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Ce périple humoristique à travers une grande partie du monde connu est bien trop sous-estimé, alors qu’il donne à son auteur l’immortalité de Dante ou Kafka avec l’adjectivation de son héros. Le mépris du candide dans notre monde cynique en est peut-être la raison.

Pourtant le titre s’inscrit clairement dans la littérature : Voltaire y commente Homère, Virgile et Shakespeare, tout en faisant référence à Swift. Candide est de plus un des premiers antihéros : naïf qui frôle la bêtise (vole, trompe, escroque …), prompt au meurtre, sa générosité seule le sauve et finit par recréer une famille autour de lui. De grandes œuvres y ont puisé l’étrange parcours de leur héros décalé comme »les promesses de l’aube » ou « Abattoir 5 ».

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La plume classique de Voltaire imite ici la narration du conte, ce qui lui permet toutes les excentricités. Ainsi les destinées improbables des différents personnages traduisent à la fois l’humilité de l’homme qui a côtoyé des rois et vécu des bannissements et aussi l’empathie d’un être touché par toutes les injustices du monde. Bien sûr l’ironie est omniprésente pour délivrer le message politique de Voltaire et dénoncer tous les travers de la société : corruption, luxure, barbarie, fanatisme …, et vilipender les castes les plus protégées : médecins, religieux, philosophes, journalistes, aristocrates … 

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La morale célèbre qui conclut le récit fut souvent raillée, mais elle incarne un matérialisme pragmatique d’une belle humanité à une époque encore sombre. Une œuvre humaniste, drôle et exotique, les mérites de laquelle l’interdirent en France à sa sortie.