La promesse de l'aube
Difficulté **
Profondeur ***
Originalité ***
Emotions ****
L’autobiographie a trouvé son apogée au XXe siècle avec des auteurs inspirés comme Burgess, Heller, Kundera ou ici Gary, qui ont su se détacher d’eux-mêmes pour accoucher d’une œuvre fidèle mais sublimée, notamment par l’ironie, tendre ou mordante selon les plumes.
L’auteur choisit ici d’alterner un humour absurde, qui peut évoquer la littérature russe, si proche de la psyché de sa mère, et une drôlerie affectueuse bien à lui. Car « la promesse » est surtout le récit de l’incroyable parallélisme entre les rêves d’une mère et la vie étonnante de son fils, avec un petit retard tragique.
Le style de Gary est vif et précis, sans s’interdire une certaine poésie et quelques saillies philosophiques, qui viennent nourrir le texte de pensées modernes et senties.
L’absurde traverse l’existence du héros, comme les femmes qu’il rencontre, indispensables mais bien pâles comparées à sa mère. Ainsi il subira les affres de l’administration militaire, de paris stupides, d’un parcours maternel insensé, d’une maladie mortelle, d’une panne d’avion en pleine guerre…
Chef d’œuvre magique, drôle, touchant, intelligent, moderne et nostalgique à la fois, indispensable.