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La confusion des sentiments

Difficulté **

Profondeur **

Originalité ***

Emotions ***

Les chiffres sont cruels d’imposer ce titre dans une œuvre riche et puissante. Comment ne pas préférer "Amok", "Fouché", "Montaigne", "Marie Stuart", "Balzac" ? La postérité a choisi « la confusion des sentiments », nous acceptons son jugement et travaillons ce titre célèbre.

Certes un moment autobiographique chez le plus grand des biographes méritait l’attention, mais selon moi la théorie du cordonnier s’applique encore : Zweig peine à se soumettre à ce qu’il fait brillamment pour les autres. Sur le fonds cette histoire d’amour impossible est touchante mais trop lente et hystérisée pour intéresser et plaire au lecteur. 

La plume de Zweig est habituellement directe, élégante et précise. Elle est ici ampoulée, démonstrative, descriptive et enflammée. Sans cela l’histoire tiendrait sur quelques pages. 

Las lui-même de son sujet, l’auteur court-circuite son propre récit lors du passage à l’acte avec l’épouse : le moment est escamoté, presqu’inattendu. Quand le mystère s’efface et les souffrances s’expliquent enfin, l’œuvre se termine en quelques phrases lapidaires dignes d’une nouvelle.

Aussi le lecteur sort frustré de ce sujet pourtant brûlant et émouvant. On se demande presque si Zweig n’a pas tout à coup été embarrassé par sa propre histoire pour en affronter pleinement la grande modernité. 


Certes il a voulu se dépeindre avec le style, la compréhension et la fougue de sa jeunesse dans un forme d’auto-analyse documentaire, mais il en a oublié l’intérêt littéraire : là où on souhaiterait pressentir le maître, il propose sa perception naïve du moment et fuit les moments cruciaux …

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