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Le chateau

 Difficulté ****

Profondeur ***

Originalité ****

Emotions **

Un des auteurs les plus puissants de l’histoire, reconnu, tel Dante, Proust, Balzac, Shakespeare, …, par son propre adjectif qualificatif. Mais il gagne cet honneur par une œuvre qui transfigure le réel et affronte une problématique universelle :  la confrontation individuelle aux arcanes d’un système. 

Kafka décrit dans « Le château » le martyre intellectuel et émotionnel de la psyché face à l’administration : ses rouages mystérieux transforment les intervenants humains en messagers robotiques, insensibles et désincarnés. Ce sujet jugé superficiel est peu traité dans la littérature (on le trouvera dans des essais professionnels comme « bull shit jobs » ou des bandes dessinées comme « Asterix »), alors qu’il est présent partout, aliénant pour ses complices et extrêmement signifiant d’un point de vue philosophique.

Car l’administration, et à travers elle l’état, n’est-elle pas l’incarnation d’une nouvelle forme de religion ? Le symbole du château, dans ce roman publié à titre posthume, est ainsi interprété comme une métaphore du paradis, de l’esprit ou du pouvoir.

Kafka écrit ici une sommité absolue et indépassable qui est finalement devenue le sujet à elle-seule depuis sa publication. Le style narratif, qui développe notamment des analyses d’un même moment sous plusieurs angles, transmet directement la douleur morale du narrateur : ce roman demande efforts et abnégation. 

Chef d’œuvre parfois aride, mais inégalable.

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