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La déchéance d'un homme

DD

Difficulté **

Profondeur ***

Originalité **

Emotions ***

« La déchéance d’un homme » s’inscrit dans ce genre particulier de l’autobiographie implicite et sombre, à la Miller ou Donleavy. Cet énorme succès littéraire au Japon, deuxième meilleure vente nippone de l’histoire, a cependant un mérite particulier : le narrateur, en décalage par rapport au monde, reste lucide quant à l’affection de ses proches et assume ses propres incohérences. 

 

La plume est fluide et sert un récit narré au passé essentiellement dédié au ressenti du héros, plus qu à des descriptions ou à des dialogues.

Les personnages sont dessinés avec des fêlures et dotés d’une réelle affection pour le narrateur, établissant une réelle communauté autour de lui. Ces caractères masculins ambivalents (les femmes sont ici plutôt sacrificielles) affinent le réalisme du récit et nourrissent l’histoire d’une manière rare pour ce genre de roman égocentré.

 

La difficulté du narrateur à intégrer le monde et les paradoxes de la société sont les sujets centraux, mais le lecteur partagera surtout les émotions de Yo Tchan et de ses proches. Son existence douloureuse et alcoolisée reste remplie des liens que les autres créent avec lui. 

 

Moins radical pour un lecteur occidental habitué a voir sombrer des anti-héros et à la réalité de la misère dans la rue, ce roman est de fait plus subtil, plus élégant et plus touchant. Il mérite son succès.

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